Tel est le titre que le CEVIPOF a donné à la vague 10 du baromètre de la confiance politique qui nous a été livrée ce vendredi 11 janvier 2019.
A travers une centaine de slides, il radiographie et mesure le degré de confiance des français dans la société à partir d’une étude, c’est important de le préciser, réalisée par OpinionWay du 13 au 24 décembre auprès d’un échantillon de 2116 personnes inscrites sur les listes électorales.
Sans surprise ce dixième baromètre livre la photographie d’une France profondément déprimée où règne la méfiance, la morosité et la lassitude qui dominent largement les sentiments positifs comme la sérénité, l’enthousiasme, le bien être ou la confiance.
Ainsi, ce baromètre établit l’image d’un pays dont l’état d’esprit est largement plombé par le pessimisme. Confirmant au passage que faute de croire à leur destin collectif, les françaises et les français se réfugient dans l’individualisme devenu la norme sociale dominante.
Le degré de confiance se détériorant fortement dès que l’on s’éloigne des sphères de l’intimité personnelle. Comme l’on constate que le fragile optimisme individuel et le fort pessimisme collectif se retrouvent dans le rapport à l’avenir qui n’est plus envisagé avec confiance et capacité à s’y projeter positivement.
Dans ce maelström, le champ politique est à nouveau inévitablement impacté. Si l’intérêt pour la politique demeure, la méfiance et le dégoût dominent largement. Rejet du politique, sentiment d’indifférence des politiques à l’égard du commun des mortels et affirmation de corruption généralisée des acteurs politiques dominent, impactant l’ensemble des institutions de la république et les titulaires des différentes fonctions.
Curieusement, dans cette défiance généralisée, la sphère locale est relativement épargnée. Son image fortement dégradée dans les résultats de la vague 9 (cf. mon précédent post) se redresse timidement. La confiance dans le conseil municipal gagne un point. Celle du maire, qui est le seul élu local à tirer son épingle dans cette défiance généralisée, gagnant 3 points en un an.
Ainsi, les acteurs politiques qui assurent des fonctions de proximité restent globalement considérés comme bienveillants et compétents pour mener leurs missions.
Pour autant, il convient de se garder de tout “cocorico” ostentatoire si l’on se réfère à l’appréciation du fonctionnement global de la démocratie en France dont 70 % des personnes interrogées considèrent qu’elle ne fonctionne “pas très bien ou pas bien du tout”.
Sans négliger qu’une décennie de baromètres de confiance confirme que le rejet de la politique est net. Dans un tel contexte le vote apparait de moins en moins comme un moyen d’exercer une influence sur les décisions politiques.
Autant d’indicateurs à ne pas négliger dans la perspective des prochaines élections municipales où le défi de la confiance sera l’une des principales clés du scrutin !
Pour en savoir plus :
Baromètre confiance 2018 – vague 10
Une décennie de baromètres