Le très volumineux et très documenté “baromètre du numérique 2020” publié récemment sous l’égide de l’Arcep, livre une impressionnante batterie d’indicateurs sur les évolutions des équipements et des usages numériques soumis à l’épreuve du Covid en 2020.
Il pointe des évolutions qui ont été accélérées et amplifiées sous l’effet des confinements successifs* qui ont porté les Français à recourir davantage, et parfois autrement, aux technologies numériques.
Je présente ici une synthèse de ces 348 pages.
Deux tendances se dégagent de cette étude :
- Les usages atteignent une maturité certaine
L’évolution des équipements caractérisée par une nette montée en puissance des smartphones et tablettes contribue à booster les connexions mais surtout à faire mûrir les usages, en particulier sur les “apps”.
C’est aujourd’hui un élément à prendre absolument en compte dans l’écosystème de communication des collectivités qui, me semble-t-il, doit intégrer ces nouvelles pratiques et s’adapter en conséquence. La crise sanitaire ayant montré à quel point l’attente d’informations fiables émanant de la collectivité et transmises dans l’instantanéité est désormais forte chez les citoyens.
Et, bonne nouvelle, grâce aux nombreuses applications mutualisées existantes, répondre à cette attente est désormais accessible à toute collectivité, y compris les plus petites.
La communication des collectivités a beaucoup a gagner avec cet outil numérique. Plus ergonomique qu’un site internet et comportant des fonctionnalités adaptées à une consultation mobile, l’application met les informations locales à portée de main avec l’avantage majeur de proposer des notifications en mode push. Elle permet aussi de créer des interactions avec les habitants quand cette fonctionnalité est souscrite et activée.
Les premiers bilans établis par les collectivités pionnières en la matière sont extrêmement positifs. Simplicité, fiabilité, instantanéité et interactivité sont des atouts unanimement reconnus !
Reste qu’une erreur est surtout à éviter : la mise en place sans avoir pris le temps de la réflexion sur l’intégration de cet outil dans l’écosystème de communication de la collectivité. Se contenter de l’ajouter dans la panoplie des outils, de la plaquer, sera source de déconvenues. La mise en place d’une “city app” pouvant impacter les autres outils numériques : sites et réseaux sociaux en particulier.
Pour en savoir plus : lire
- La fracture numérique se résorbe, mais…
Si la fracture numérique s’est nettement résorbée (“seulement” 9% des français ne sont pas du tout connectés), connexions et usages restent fortement soumis à des déterminants sociaux, démographiques ou spaciaux.
Cela confirme la nécessité de maintenir et développer une approche multicanal qui est la condition sinequanone pour ne perdre en chemin aucune catégorie d’usagers. Mais à l’aune de cette étude 2020, il faut plus que jamais s’interroger sur les ressources dédiées à chaque canal en termes financiers et plus encore, humain.
De ce point de vue, même si le propos est encore quelque peu iconoclaste, considérant les évolutions à l’œuvre, je suis absolument convaincu que les collectivités surinvestissent beaucoup trop dans leur journal ou magazine. S’il doit demeurer une clé de communication majeure, il ne doit plus en être le cœur.
Mais c’est là un autre débat que j’ouvre volontairement…
* +30% de trafic internet pendant le confinement du printemps 2020